Biographie : dans l’intimité de Goethe

L’écrivain et historien Jean Louis von Hauck nous fait entrer dans la vie de Goethe, un géant de la littérature et un des derniers génies universels.

Jean Louis von Hauck a puisé dans les archives familiales pour écrire « Goethe, de l’aube au crépuscule », le portrait d’un des derniers géants de la littérature. (Photo B.de Chivré)

Comment aborder Goethe, ce génie de la littérature, homme de science et homme politique ?

Pour nous faire comprendre ce géant, l’écrivain Jean Louis von Hauck nous propose une biographie thématique : dans son livre « Goethe de l’aube au crépuscule », il explore tous les domaines dans lesquels Goethe a excellé.

L’écrivain a mis ses pas dans ceux de Goethe dans les villes où il a vécu, et puisé dans les archives familiales. « Certains de mes ancêtres étaient amis de Goethe à Francfort. En retour, Goethe venait leur rendre visite dans leurs résidences à Mayence, à Dresde, à Francfort ».

Bercé depuis toujours par les récits familiaux sur ce grand personnage, Jean Louis von Hauck dissèque la vie intime de Goethe.

Goethe, l’homme qui voulait tout comprendre

« Ecrivain, acteur, bâtisseur de théâtre…, Goethe a aussi été Premier Ministre, détaille Jean Louis von Hauck. Mais les sciences l’intéressaient également au plus haut point ».

« Voilà un homme, ce Goethe ! Mais il avait tout, celui-là, tout pour lui ! »

Gustave Flaubert

En effet, Goethe écrit des romans, de la poésie, des pièces de théâtre, inspire des opéras.

En même temps, l’étude du corps humain, la botanique, la géologie, les animaux, le passionnent.

Il observe, note, compare et trace la voie vers des découvertes. Il s’intéresse à la caféine, élabore une théorie des couleurs, observe les nuages jusqu’à produire un traité de météorologie, établit l’existence de l’os intermaxillaire chez l’homme…

« C’est un touche à tout de génie. Il portait un regard croisé entre différentes disciplines ; face à une situation nouvelle, il voulait comprendre, décortiquer, désosser… »

Jean Louis von Hauck

Vidéo : Jean Louis von Hauck nous parle de sa vision de Goethe.

Son premier roman est un énorme succès

En 1774, il publie son premier roman, Les Souffrances du jeune Werther. Il a 25 ans. Le succès est énorme, pas seulement en Europe, mais dans le monde entier, jusqu’en Chine. En l’espace de quelques semaines, Johann Wolfgang von Goethe devient célèbre.

 Et même si l’engouement est terni par une vague de suicides inspirée du personnage de Werther, le roman est un tremplin pour Goethe. Le jeune homme est éduqué, parle plusieurs langues, et il a une haute idée de son destin.

Dès lors, pendant soixante-dix ans, il va produire des romans, des poésies, des pièces de théâtre, des publications scientifiques. Il inspire des mouvements littéraires et crée L’Heure, une revue dans laquelle tout jeune écrivain doit être publié pour prétendre à la notoriété.

Ce que Goethe a à  nous apprendre

« Aujourd’hui, on met les gens dans des cases. Vous êtes un écrivain, ou vous êtes un chercheur, ou vous faites de la politique… Goethe, lui, est un champion de l’interdisciplinarité. »

Jean Louis von Hauck

Le jeune homme a utilisé sa position sociale pour avoir accès à un maximum d’expériences. Premier Ministre du grand duc de Weimar, il a influencé le monarque, plus jeune que lui de dix ans. En retour, celui-ci a financé le train de vie de Goethe, son voyage en Italie…

Créatif et infatigable travailleur, Goethe puisait sa force créatrice dans sa vie intime. « Il avait besoin d’émotions pour créer, sa vie amoureuse était sa source »,  observe Jean Louis von Hauck.

Grand connaisseur de cette période de l’histoire, la fin du Saint Empire romain germanique, Jean Louis von Hauck dresse dans « Goethe de l’aube au crépuscule » un portrait passionnant du géant.

« Goethe de l’aube au crépuscule » aux éditions Hugues de Chivré, 20€. Du même auteur : Talleyrand et la duchesse de Dino ; François 1er du Saint Empire ; La grande Lorraine, de Clovis à Otto de Habsbourg-Lorraine.