L’historien Pascal Dubrisay réhabilite Charles VII

L’écrivain Pascal Dubrisay raconte la réussite de Charles VII à la tête du royaume de France. L’histoire d’un incroyable succès.

L’historien Pascal Dubrisay met en lumière les succès de Charles VII, un roi qui crut en Jeanne d’Arc. (Photo B. de Chivré)

L’historien Pascal Dubrisay signe un nouveau livre d’histoire, “Charles VII le très victorieux”. Il présentera son livre au Marché de Noël du livre, les 17 et 18 décembre 2022 à Loches.

L’écrivain tourangeau met en lumière tout ce que ce roi a apporté à la France. Une réussite qui a valu à Charles VII d’être surnommé “Le Victorieux” à la fin de son règne.

L’historien lochois en rajoute : il titre son livre “Charles VII le très victorieux” pour illustrer l’incroyable ascension de cet homme mal doté. Il fait ainsi sortir de l’ombre ce roi longtemps éclipsé par le personnage de Jeanne d’Arc.

Charles VII, le roi né sous une mauvaise étoile

Le portrait de Charles VII peint par Jehan Fouquet, illustre le livre de Pascal Dubrisay.

Le peintre Jehan Fouquet a livré un tableau de Charles VII à la fin de son règne. Sur ce portrait officiel, le roi n’est pas flatté.

Il a le regard triste, la bouche molle. On sait aussi qu’il avait les jambes grêles… Charles VII était tout sauf un bel homme ou une force de la nature.

Son enfance avait mal commencé. La France était plongée dans la guerre de Cent ans, les Anglais occupant le pays.
Côté famille, le climat n’était pas meilleur. Charles était le 11e enfant. Son père devient fou ; sa mère, Isabeau de Bavière déclarait à qui voulait l’entendre que Charles n’était pas le fils de son père ! Autant dire que sa confiance en lui est faible.

L’enfant mal aimé devient le petit roi de Bourges

Les décès successifs de ses frères vont changer le cours de sa vie. Restant seul héritier mâle, il se retrouve propulsé sur le devant de la scène.

A 16 ans, il devient dauphin puis roi en 1422 à la mort de son père.

Cet héritier mal aimé, empli de doutes et chétif doit assumer la charge du royaume.

Et quel royaume ! La France est à l’époque réduite à peau de chagrin : son fief comprend Bourges, Loches, Chinon. D’ailleurs, on appelle Charles “le petit roi de Bourges”.

“Le début de son règne est difficile. Il n’y a pas d’argent dans les caisses, et il est peu entouré”.

Pascal Dubrisay, auteur de “Charles VII, le très victorieux”

Jeanne d’Arc, Agnès Sorel, Yolande d’Aragon, les soutiens de Charles VII

Charles VII rencontre Jeanne d’Arc en 1419. Malgré ses doutes concernant cette femme qui “entend des voix”, le roi laisse faire. Il lui octroie de menus moyens… Elle s’impose parmi les militaires coriaces, les galvanise et les mène à la victoire.

“Orléans est une ville occupée depuis des années par les Anglais. Sa reconquête est un miracle !”

Jeanne d’Arc le mènera jusqu’à Reims. Charles VII y est sacré en 1429. Le couronnement est une victoire idéologique qui assoit la légitimité de Charles VII.

“Victoire après victoire, Charles VII parvient à ce couronnement. Après, il est intouchable. Lui qui doutait de sa légitimité, il devient véritablement quelqu’un.”

Pascal Dubrisay

Il bénéficie aussi tout au long de son règne du soutien de sa belle-mère, Yolande d’Aragon.

De plus, il vit une vraie histoire d’amour avec Agnès Sorel, sa maîtresse pendant sept ans. Sa beauté et son réseau relationnel profitent à Charles VII. Elle pousse ses amis à se rallier au roi, parmi lesquels Jacques Coeur.

La France plus prospère

A la fin du règne de Charles VII, la France est libérée du joug des Anglais, et plus unie.

“En dépit de cette fin victorieuse, c’est un homme qu’on a toujours jugé négativement. Malgré ses faiblesses, il est un des grands rois de France”.

Pascal Dubrisay

Le Lochois Pascal Dubrisay tient d’autant plus à faire reconnaître la valeur de Charles VII que celui-ci avait choisi Loches pour vivre avec Agnès Sorel.

“Charles VII le très victorieux”, par Pascal Dubrisay, aux Editions Hugues de Chivré, 25 €.
Du même auteur : Ludovic Sforza, la gloire contrariée ; Agnès Sorel, Dame de Beauté ; La Salamandre et le Phénix, l’incroyable rencontre.