Libération de Loches : trois mois intenses

L’historien lochois Bernard Briais signe “Loches, été 1944”. Il y retrace en détail les trois mois qui ont précédé la libération de la ville. Une période noire.

La libération de Loches illustrée par Nathalie Desperches-Boukhatem.

Bernard Briais reprend la plume et publie ” Loches, été 1944. Un été de feu et de sang”. Un petit livre qui pèse lourd tant l’histoire de la libération de Loches (Indre-et-Loire) a été mouvementée et dramatique.

Bernard Briais sera présent samedi 22 juin (après-midi) et dimanche 23 juin au 4e Salon du livre de la Chartreuse. Vous pourrez vous procurer son livre, le faire dédicacer et échanger avec l’auteur.

Un événement choc

Bernard Briais commence la chronologie de cet été de feu et de sang le 11 juillet 1944.

La guerre se rapproche de Loches, et les réfugiés sont chaque jour plus nombreux.

Le 11 juillet, un événement secoue toute la région : l’assassinat brutal du Dr Abribat. Médecin à Saint-Flovier, il préside la Légion française des combattants de la zone libre d’Indre-et-Loire; “Un mouvement d’anciens combattants mis sur pied par Pétain pour soutenir sa politique”, rappelle l’historien.

Dans la nuit du 10 au 11 juillet, une poignée d’hommes sous les ordres du “capitaine” Lecoz sonne chez le Dr Abribat, pour réquisitionner sa voiture. Le ton monte entre le résistant auto-proclamé et le docteur Abribat. Un des maquisards tire une rafale de mitraillette. Le Dr Abribat succombe deux heures plus tard.

Le maquis Lecoz venait de signer sa première exécution sommaire.

La série noire

L’auteur détaille d’autres moments sombres de cette période indécise comme l’attaque du maquis d’Epernon en forêt de Preuilly, puis la grande rafle du 27 juillet à Loches.

La première occasionne des pertes matérielles importantes, même si peu de pertes humaines sont à déplorer.

En revanche, la rafle de Loches décime de nombreuses familles.

Sur soixante-deux déportés, seuls seize reviendront vivants dont deux femmes.

Bernard Briais

Des hauts et des bas

Les jours passent et apportent leur lot d’espoirs et de mauvaises nouvelles :

  • le 16 août, les maquis entrent dans Loches. Le maquis Lecoz croit son heure de gloire arrivée, les arrestation se multiplient… pas toujours à juste titre.
  • le 20 août, les espoirs de voir les Alliés sont balayés à nouveau, les Allemands qui se replient sont attaqués… La journée se solde par d’importantes pertes des deux côtés. Le lendemain, l’Oberleutnant Kleine pénètre dans l’hôpital… Le Dr Martinais, qui opère sans distinction Français et Allemands, sauve la situation.
  • Le 6 septembre, une cérémonie pour célébrer la libération de Loches a lieu. Mais sans l’exaltation de la mi-août.

Le vendredi 15 septembre, l’arrivée du major américain Knapp dans une Jeep symbolise la fin de la guerre pour la Touraine.

Les épreuves n’étaient pas finies. Combien de familles attendaient encore le retour des prisonniers et des déportés ?

“Loches, été 1944. Un été de feu et de sang” par Bernard Briais. Paru en juin 2024 aux Editions Hugues de Chivré